Il n'en fallait pas plus pour appeler l'irrationnalité de tout ce qui touche à l'automobile dans ce pays : pour préserver les riverains et les personnes allant à Paris, la municipalité veut limiter l'accès des zones de l'hyper-centre à certaines personnes.
Il pourrait s'agir des résidents, de professionnels (livreurs, artisans), et bien évidemment de tous les véhicules de service qui pourront y circuler librement. L'idée est de limiter le trafic, provoquant déjà l'hystérie sur les réseaux sociaux.
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Quel est le périmètre de la nouvelle zone apaisée à Paris ?
La zone sera délimitée par les boulevards des Italiens, Saint-Denis, du Temple, Beaumarchais, Bourbon et Saint-Germain, et suivra à peu près le tracé de l'ancienne enceinte de Charles V. L'idée sera de limiter l'accès à cette zone à des personnes qui ont vraiment besoin de s'y déplacer en voiture, sans alternative.
La zone apaisée est pour l'instant à l'étude. Une enquête publique sera lancée à la rentrée 2022, pour un lancement entre la fin 2023 et le début 2024. Pas tout de suite donc.
Source : mairie de Paris
Selon leur statut, les véhicules pourront y circuler :
- dérogation sans justificatif (engins de secours, collecte des déchets, autobus, taxis)
- dérogation avec justificatif permanent (professionnels, personnes handicapées, riverains, auto-école, abonnés de parking
- dérogation avec justificatif ponctuel (livraisons, professionnels)
Des contrôles seront mis en place en sortie de zone. Ce choix de la mairie de Paris se fait en concertation avec la Préfecture de Police (co-décisionnaire sur les questions de circulation), et s'inscrit dans la lignée de mesures prises ailleurs en Europe. De telles zones sont en développement à Berlin, à Bruxelles, et depuis longtemps en place à Londres avec un péage, qui est lui véritablement discriminant sur la base du pouvoir d'achat.
Certains automobilistes sont vent debout contre cette nouvelle mesure de la municipalité. Pourtant, les faits sont durs : 64% des parisiens ne sont pas équipés de voiture. Un taux qui varie en fonction du niveau de revenu, puisque les arrondissements dont le revenu médian est le plus élevé sont ceux où le taux de motorisation (pourcentage de ménages ayant au moins une voiture) est aussi le plus haut. Cela va donc totalement à l'encontre de l'idée fausse selon laquelle l'automobile serait le moyen de transport des classes populaires : celles-ci utilisent principalement le vaste réseau de transports publics urbains et suburbains irrigant toute la région. Cette mesure vise à limiter le trafic de transit dans l'hypercentre, c'est-à-dire les trajets qui passent par le centre sans y commencer ni s'y terminer. Sur certains axes, plus de 50% du trafic est un trafic de transit, affectant directement l'atmosphère sonore et la sécurité des habitants, travailleurs et usagers du centre de Paris (quai des grands Augustins, guichets du Louvre, boulevard Henri IV, rue Saint-Paul...) (source).
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