C'est un scandale qui n'a peut être pas fait beaucoup de bruit en métropole. Pourtant, sur les îles de la Guadeloupe et de la Martinique, c'est sûrement le plus gros scandale sanitaire de ces dernières décennies. Utilisé dans les plantations de bananes, très nombreuses sur ces deux îles, le pesticide appelé Chlordécone s'est révélé lié à de nombreux effets secondaires.
Autorisé entre 1972 et 1993, ce pesticide s'est retrouvé présent dans les nappes phréatiques, de telle sorte que près de la totalité des habitants de ces îles s'y sont retrouvés exposés. L'une des conséquences de cette exposition au Chlordécone est une surreprésentation massive du nombre de cancers de la prostate. Les deux îles antillaises comptent parmi les plus hauts nombres de cancer de la prostate par habitant au monde. Emmanuel Macron, en visite à la Martinique en 2018, s'était exprimé sur ce scandale sanitaire.
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Qu'a dit Emmanuel Macron vis-à-vis de la chlordécone ?
Lors de sa visite à la Martinique en 2018, le Président de la République a bel et bien reconnu que le Chlordécone avait été une catastrophe sanitaire sans précédent pour les îles :
La pollution au chlordécone est un scandale environnemental. C’est le fruit d’une époque désormais révolue, (…) d’un aveuglement collectif. L’Etat doit prendre sa part de responsabilité. On ouvre un processus de reconnaissance. [...] Si je disais qu’on va indemniser tout le monde, c’est impossible même budgétairement et ce serait irresponsable ».
Emmanuel Macron s'est toutefois refusé à établir un lien direct entre la chlordécone et les cancers de la prostate :
« Il n’y a pas aujourd’hui de preuve scientifique établie. Ce qui est établi, c’est que ce n’est pas bon. »
Paradoxe étonnant, le Président reconnaît la dangerosité du produit, mais refuse d'établir des liens formels avec les cancers, et exclut toute procédure d'indemnisation.
Dans les procès en cours, de nombreux martiniquais et guadeloupéens ont bien crus qu'ils n'obtiendraient jamais gain de cause, et que l'affaire serait classée. Finalement, aujourd'hui, l'affaire revient au goût du jour avec la vaccination. Le candidat écologiste Yannick Jadot (mais il n'est pas le seul) a fait un lien entre la faible vaccination aux Antilles et cette affaire, déclarant que sur le plan sanitaire, la confiance envers la métropole avait été rompue (source).
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