La pandémie de covid-19 est l'événement qui a marqué les années 2020 et 2021. Avec une forte tendance à muter, les scientifiques étaient face à des défis techniques majeurs pour tenter d'endiguer l'épidémie. Tant par des traitements que par le vaccin, la capacité du virus à muter pose de gros soucis aux autorités sanitaires.
Un temps envisagé par ces autorités, le scénario de l'immunité collective prévoyait que le virus où le vaccin soient passés par au moins 80% de la population, empêchant alors le virus de circuler. Cette hypothèse s'est par la suite révélée complexe à atteindre. Toutefois, des études réalisées aux États-Unis montrent que certains patients atteints du covid ont pu développer une immunité particulièrement forte au virus et à ses variants. Ils l'ont même qualifié « d'immunité surhumaine ».
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En quoi l'immunité surhumaine au covid consiste-t-elle ?
Concrètement, il s'agit de patients qui seraient particulièrement résistants, voire immunisés au covid sous toutes ses formes, y compris les nouveaux variants. La plupart auraient été soumis à une exposition « hybride » au virus, c'est-à-dire avec l'effet combiné d'une infection au cours de l'année 2020 ou 2021 puis d'une ou deux injections de vaccins à ARN-messager (c'est-à-dire Pfizer ou Moderna) pourraient être à l'origine d'une immunité particulièrement forte chez les patients.
D'après Theodora Hatziioannou, chercheuse à l'université Rockefeller :
« Les anticorps dans le sang de ces personnes peuvent même neutraliser le Sars-CoV-1, le premier coronavirus, apparu il y a vingt ans. [...] Après les infections naturelles, les anticorps semblent évoluer et devenir non seulement plus puissants, mais aussi plus larges. Ils deviennent plus résistants aux mutations au sein du [covid]. »
Les scientifiques mettent toutefois en garde : il ne s'agit pas d'une mutation automatique, et on ne la trouve pas chez tous les patients ayant connu cette exposition hybride. Toutefois, cette mutation peut même intervenir pour des personnes ayant seulement reçu deux injections vaccinales, sans exposition au virus. D'après John Wherry de l'université de Pennsylvanie, une troisième dose pourrait donc permettre d'avoir plus facilement cette immunité.
Selon le virologue Paul Bieniasz, du même établissement :
« On pourrait raisonnablement prédire que ces personnes seront assez bien protégées contre la plupart - et peut-être la totalité - des variants du Sars-CoV-2 que nous verrons probablement dans l'avenir. »
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