Au pouvoir depuis 2017, Emmanuel Macron d'apprête à gouverner la France jusqu'en 2027. Durant ces deux quinquennats, le Président de la République a eu l'occasion de faire une multitude d'apparitions devant les caméras, ainsi que beaucoup d'allocutions en public.
Il arrive parfois à Emmanuel Macron, au détour d'une conversation, d'évoquer « Bibi ». Peut-il s'agir d'un diminutif désignant sa compagne, Brigitte Macron ? Ou encore la jeune Asia Bibi, chrétienne pakistanaise condamnée à mort pour blasphème puis finalement extradée ? Point du tout. En parlant de « bibi », Emmanuel Macron emploie un mot d'argot un peu désuet.
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De qui Emmanuel Macron parle-t-il quand il parle de Bibi ?
En réalité, Emmanuel Macron parle de lui-même : Bibi est un mot d'argot désignant soi-même. Bibi est employé comme pronom personnel familière, ayant principalement pour but d'ajouter un peu de légèreté au propos, d'autodérision (source).
Emmanuel Macron est plutôt habitué à ce type de formules un peu vieillies et alambiquées : « poudre de perlimpinpin », « bibi », « ripoliner », « croquignolesque », « faire des sauts de cabri »... Des tournures qui peuvent paraîter désuettes pour beaucoup de français, mais qui ont pourtant fait partie du language courant il y a plusieurs années.
D'après Le Figaro, citant à leur tour Le trésor de la langue française, cette expression remonterait au XVIIè siècle. « Bibi est le sobriquet d'un des membres de la Méduse, société épicurienne fondée à Marseille vers 1683. » En 1765, c'est un terme utilisé à Nice pour désigner le roi des Barbets, des résistants niçois, et est aussi utilisé comme un terme d'affection. Il sera ensuite utilisé par Gustave Flaubert en 1857 pour désigner un enfant, une chose mignonne et de petite taille (source).
Aujourd'hui, le terme bibi peut avoir une multitude de significations, assez éloignées du sens utilisé par le président de la République :
- bibi peut désigner le fait de vendre de la drogue, diminutif du mot « bicraver », autre terme argotique
- bibi désigne aussi le matériel ferroviaire bimode, apte à la circulation autonome avec un moteur diesel ou sous alimentation fournie par une caténaire
- ce terme désignait aussi un petit chapeau pour femme, une domestique, une femme d'origine indienne à la Réunion, un bibelot... Une multitude de significations toutes plus ou moins passées dans l'oubli ou confidentielles.
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