Chaque jour, des millions de français prennent la route, et utilisent une voiture pour se rendre à leur travail, faire leurs courses et se rendre à leurs diverses activités. Mais avant cela, il est obligatoire de décrocher son permis de conduire.
L'épreuve du permis de conduire est le passage obligé pour tous les conducteurs, à l'issue d'une formation pratique effectuée en école, et dans certains cas en conduite accompagnée, l'épreuve d'environ 30 minutes se déroule sous la supervision d'un inspecteur d'auto-école. Il n'était possible de s'inscrire à l'épreuve qu'à partir de 18 ans : ce sera désormais dès 17 ans dès 2024.
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C'est une mesure phare du Conseil National de la Refondation dédié à la jeunesse : l'épreuve du permis de conduire pourrait être passée dès 17 ans, contre 18 ans actuellement. Cette mesure serait en faveur des jeunes qui sont en apprentissage, et pour lesquels se rendre sur le lieu de leur entreprise pourrait être difficile. Cette mesure entrera en vigueur dès janvier 2024. De même, une aide de 500€ sera versée aux apprentis qui passent leur permis de conduire.
Les réactions sont mitigées. Si l'association 40 millions d'automobilistes et les fédérations d'écoles de conduites s'y montrent favorables, elles rappellent tout de même l'importance d'une autre formation, accessible à partir de 16 ans : la conduite accompagnée.
Mais, derrière cette mesure, il y a aussi un échec : celui de l'inexistence d'alternatives viables pour se déplacer dans de très nombreux territoires. Alors que 80% de la population vit en espace urbain, l'offre de transports publics est souvent de mauvaise qualité dans les espaces péri-urbains et les villes moyennes. De même, l'infrastructure cyclable se cantonne essentiellement aux hypercentres des grandes villes - en dépit d'un réveil notable au niveau de l'état depuis plusieurs années dans ce domaine. Les jeunes sont donc les premiers à emprunter les réseaux de cars départementaux ou les TER, là où les adultes délaissent bien volontiers ces modes et utilisent leur voiture, pour plus de souplesse et des temps de parcours souvent bien inférieurs. Et, de ces carences, sont nées de nouvelles pratiques. S'il y a plusieurs décennies, il était courant pour les jeunes d'arpenter la campagne sur des cyclomoteurs légers type Solex, beaucoup de jeunes, généralement issus de familles plutôt aisées, se tournent vers des voitures sans permis. Preuve en est avec le succès fulgurant de la Citroën Ami, qui a trouvé auprès des lycéens une clientèle nombreuse et inattendue, d'ailleurs relativement éloignée de la clientèle visée au départ par la marque aux chevrons.
Rappelons aussi que les accidents de la route sont la cause principale de mortalité chez les 18-24 ans ; abaisser l'âge minimal requis pour avoir le permis de conduire ne fera qu'élargir l'assiette de ce groupe particulièrement accidentogène.
Si quelques dizaines de milliers de conducteurs rouleraient sans permis, qu'ils ne l'aient jamais obtenu ou qu'ils l'aient perdu, l'épreuve de l'examen du permis de conduire est un moment particulièrement redouté par les jeunes conducteurs.
Au-delà de la difficulté de l'épreuve du permis de conduire, il pourrait également être pertinent de revoir certaines modalités de l'épreuve modifiées récemment ; cela pose des difficultés pour les auto-écoles à trouver des créneaux d'épreuve et contraint les élèves à difficilement pouvoir avoir des cours peu de temps en amont. La conséquence, ce sont des délais de trois semaines, voire plus sans avoir conduit avant l'épreuve. De même, le format où tous les élèves doivent se présenter à la même heure, sans ordre précis de passage et avec jusqu'à deux heures d'attente en amont de l'épreuve, souvent sur un parking, est totalement abject. Et une fois l'épreuve passée, le comportement de nombreux conducteurs s'éloigne des attentes strictes des examinateurs, de sorte que l'on pourrait s'interroger quant à la pertinence d'une simple épreuve d'une vingtaine de minutes pour évaluer la réelle qualité de conduite d'un examiné (source).
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