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Dédommagement Pass Navigo : comment procéder ?

Avec de nombreuses grèves contre la réforme des retraites, la région Île-de-France a ouvert une plateforme visant à se faire en partie rembourser.

Transportant des millions de voyageurs chaque jour, le réseau de transport d'Île-de-France fait partie des meilleurs du monde. Les transports publics ont pour eux d'avoir une grande efficacité énergétique, et donc écologique. Pourtant, celui-ci subit ces derniers mois de plus en plus de problèmes ayant des causes différentes. En plus des soucis liés à la pénurie et au retard pris par les recrutements, le mouvement contre la réforme des retraites, très suivi sur le réseau francilien, a pénalisé les usagers.

Face à ces nombreux désagréments, la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse a annoncé que les abonnés au pass Navigo auraient droit à un remboursement partiel, pour peu qu'ils aient utilisé certaines lignes particulièrement impactées.

Comment se faire rembourser son pass Navigo ?

La plateforme dédiée n'est pas encore ouverte : elle sera accessible aux usagers des transports publics franciliens en juillet 2023.

Afin de prétendre à ce dédommagement, il est nécessaire :

  • d'être abonné à un forfait éligible entre janvier et avril 2023
  • avoir emprunté l'un des axes concernés par la campagne de remboursement

Les axes en questions appartiennent tous au réseau SNCF (RER et Transilien). L'indemnisation dépend du nombre de jours de perturbation (avec un service inférieur à 33%), et s'élève à 2,80€ par jour, avec un plancher minimum de 10€. Les montants ne seraint pas cumulables pour les voyageurs qui emprunteraient plusieurs lignes chaque jour. Les lignes concernées sont donc, avec des ordres de grandeur de remboursement (non-garantis) :

Sur la ligne C :

  • Dourdan (1 jour impacté, 10€)
  • Massy (2 jours impactés, 10€)
  • Versailles Chantiers (5 jours impactés, 24€)
  • Saint-Quentin (5 jours impactés, 24€)
  • Versailles Rive-Gauche (6 jours impactés, 26,80€)
  • Pontoise (5 jours impactés, 24€)

Ligne D  :

  • RER D - Étoile de Corbeil (20 jours impactés, 66€)
  • RER D nord (7 jours impactés, 29,60€)
  • RER D sud - Corbeil via Évry CC (12 jours impactés, 43,60€)
  • RER D sud via Combs (12 jours impactés, 43,60€)

Ligne E :

  • Haussmann - Villiers-sur-Marne - Tournan (1 jour impacté, 10€)
  • Haussmann - Chelles-Gournay (6 jours impactés, 26,80€)

Ligne H :

  • Paris - Montsoult - Luzarches (8 jours impactés, 32,40€)

Ligne J :

  • Ermont Eaubonne (3 jours impactés, 10€)
  • Mantes-la-Jolie via Poissy (3 jours impactés, 10€)
  • Mantes-la-Jolie via Conflans-Sainte-Honorine et Paris Saint-Lazare - Gisors (5 jours impactés, 24€)

Ligne K :

  • Paris - Crépy-en-Valois (3 jours impactés, 10€)

Ligne L  :

  • Paris Saint-Lazare - Saint-Nom-la-Bretèche et Paris Saint-Lazare -Versailles Rive Droite (3 jours impactés, 10€)
  • Paris Saint-Lazare - Cergy-le-Haut (3 jours impactés, 10€)

Ligne N  :

  • Paris - Dreux (4 jours impactés, 21,20€)
  • Paris - Mantes (4 jours impactés, 21,20€)

Ligne P :

  • Esbly-Crécy (9 jours impactés, 35,20€)
  • Château-Thierry (1 jour impacté, 10€)
  • Paris - Coulommiers (5 jours impactés, 24€)
  • Paris - La Ferté Milon (4 jours impactés, 21,20€)
  • Paris - Longueville - Provins (7 jours impactés, 29,60€)

Ligne R :

  • Paris - Montargis  (8 jours impactés, 32,40€)
  • Paris - Montereau via Héricy (29 jours impactés, 91,20€)
  • Paris - Montereau via Moret (7 jours impactés, 29,60€)

Ainsi, si la procédure venait à ne pas se réaliser, il faut prendre son mal en patience et réessayer plus tard. Le message « Une erreur inconnue s'est produite » s'affiche souvent.

>>> Conditions de la campagne de remboursement suite aux grèves sur le site d'Ile-de-France mobilités <<<

Le contexte est très compliqué dans les transports franciliens :

  • La crise sanitaire a changé les habitudes des navetteurs (personne faisant régulièrement des déplacements domicile-travail) : avec beaucoup plus de télétravail, les transports sont moins utilisés les lundis et vendredis pour toujours autant le reste de la semaine.
  • Le plan de transport a donc été revu à la baisse, avec moins de trains/bus/métros, et des temps d'attente plus longs et des rames pleines même en heures creuses.
  • La baisse des avantages liés aux métiers des transports, couplée à de trop faibles hausses de salaire, ont créé une pénurie de recrutements. En manque de personnel, la SNCF et les autres opérateurs doivent revoir à la baisse leurs plans de circulation, ce qui aggrave la baisse de fréquence consécutive aux évolutions d'usage.
  • Le coût de l'énergie a très fortement augmenté à cause de la guerre en Ukraine, ce qui va se répercuter sur les factures des opérateurs (SNCF et RATP) adressées à la région (Ile-de-France Mobilités).

Et en parallèle de ces problèmes affectant le fonctionnement, les investissements sont eux aussi à la peine :

  • De nombreux chantiers en cours et nécessaires (RER E, Grand Paris Express avec plusieurs lignes de métro en construction) avec de grands surcoûts. Des retards sont également à noter sur ces lignes, dont certaines qui devaient l'être ne seront pas prêtes pour les Jeux Olympiques de 2024.
  • Des problèmes juridiques vont entraîner des retards sur les livraisons de rames neuves, notamment sur les nouvelles rames du RER B à la suite de la fusion entre les constructeurs Alstom et Bombardier. La galère des usagers va donc se poursuivre plusieurs années.
  • Les difficultés en cours entraînent donc des reports pour cause de manque de financement de nombreux projets pourtant cruciaux à l'échelle locale : mise en place de l'automatisation sur le tronçon central du RER B/D entre Châtelet et Gare du Nord, prolongement de certaines lignes de métro et de tramway...

Les difficultés rencontrées par les usagers des transports franciliens sont donc nombreuses. Ce remboursement partiel sera sans doute bienvenu, mais il ne compensera que partiellement et financièrement le temps perdu à cause des difficultés rencontrées dans les transports en commun.