Après l'usage de l'article 49 alinéa 3 de la Constitution pour mettre fin aux débats autour de la réforme des retraites à l'Assemblée Nationale, puis l'échec de la motion de censure transpartisane tentée par les oppositions au gouvernement et à leurs alliés, la contestation est très forte.
Au soir du 20 mars 2023, des manifestations sporadiques ont éclaté dans la capitale, aboutissant à une répression assez violente de la part des forces de l'ordre. Interrogé sur BFM TV le 21 mars 2023, le préfet de police Laurent Nuñez a justifié le recours à la force publique dans les cas constatés de débordements. Pour le Président de la République, il s'agit de tenter de justifier cette réforme et d'apaiser l'opinion publique.
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Résumé du discours d'Emmanuel Macron
Le mécontentement des Français n'est pas illégitime, mais le Président condamne fermement les violences de la part de certains manifestants.
« Quand des groupes utilisent l'extrême violence pour agresser des élus de la République, sans règle [...] alors là ce n'est plus la République. [...] On ne peut accepter ni les factieux, ni les factions. »
Emmanuel Macron avance qu'il ne cherche pas à être réélu, puisque la constitution ne le permet pas. Il ne remet pas en cause la réforme et maintient que la réforme devra s'appliquer « d'ici la fin de l'année ».
« Entre les sondages et le court terme et l'intérêt du pays, je choisis l'intérêt du pays. »
Le Président tolère les manifestations, mais appelle à la fin des blocages, notamment dans les raffineries ou les transports.
« Dans ces colères, il y a un sentiment d'injustice. Et c'est vrai, on demande à nos compatriotes des efforts, et je l'entends. »
Là le Président parle des profits des entreprises ; pas une taxe sur les superprofits, mais qu'au lieu que des grandes entreprises rachètent leurs actions en partie avec les aides de l'Etat (pour le covid, CICE...), elles mettent en place un intéressement. Ensuite, le Président souhaite faire revenir vers l'emploi les allocataires du RSA.
Sur la question de la pénibilité, Emmanuel Macron veut engager « un débat sur l'usure professionnelle, les fins de carrière et les reconversions ».
Sur la question des salaires, le Président affirme que le travail doit payer. Sur le rapport au travail, Emmanuel Macron souhaite rebâtir de la confiance et l'envie de travailler, alors que durant le covid, des personnes ont été payées sans travailler.
Du côté du gouvernement, aucun changement n'est prévu dans les ministères. Quant à l'Assemblée Nationale, Emmanuel Macron souhaite élargir sa majorité, tout en continuant de chercher des alliés texte par texte.
La Loi immigration sera segmentée et soumise au vote plus tard. Le Président insiste sur le fait qu'il veut faire baisser l'emploi et réindustrialiser pour augmenter la production. « Cap sur le plein emploi et la réindustrialisation. »
« On n'est pas concurrencés sur le sens des responsabilités ». Le Président affirme que son mouvement est le seul à prendre des mesures indispensables selon lui. Ces réformes « ne lui font pas plaisir » et sont « impopulaires ». C'est un texte difficile.
« On a tous une part à donner. [...] Et donc on va continuer les conseils de la refondation, on va continuer le travail sur le terrain, c'est aussi ça cette nouvelle méthode, là c'est un texte difficile, il arrive là, il faut le faire, mais ça n'emporte pas tout. »
Emmanuel Macron parlera le mercredi 22 mars 2023 à 13 heures. Son allocution sera diffusée sur France 2, TF1 et BFM TV en direct.
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— TF1Info (@TF1Info) March 21, 2023
ITW exclusive Emmanuel Macron sur @TF1 et @France2tv ce mercredi à 13H en direct
Le président de la République répond aux questions de @MSLacarrau et @JulianBugier depuis l’Elysée. pic.twitter.com/KaXItQEjLC
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Le climat social est aujourd'hui extrêmement tendu. La majorité des Français était hostile à cette réforme, et le passage en force en faisant usage de l'article 49 alinéa 3 de la Constitution est vu comme un signe de faiblesse du gouvernement, qui n'est pas capable de réunir une majorité de l'Assemblée Nationale. L'échec de la motion de censure des oppositions conforte son gouvernement, et Emmanuel Macron commence à préparer la suite de son mandat, malgré la fronde sociale. Il ne lui reste désormais plus qu'à promulguer la loi.
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